Google, moteur de recherche n°1 en France, est capable reconnaître dans une image des plaques d’immatriculation et d’en extraire le numéro. De plus, il enregistre ce numéro et l’associe comme tag à l’image. La technologie permettant à ce géant de l’Internet de réaliser cet exploit est la Reconnaissance Optique des Caractères, dérivée de l’intelligence artificielle.
Reconnaissance et enregistrement des plaques d’immatriculation
Google a pour ambition de toujours proposer les meilleurs résultats pour une requête donnée. Dans ce cadre, le moteur de recherche est capable d’une part de lire une plaque d’immatriculation dans une image. D’autre part, il enregistre ce numéro comme un tag de la photo.
Prenons un exemple : dans Google image recherchez le numéro RT BB 221 et regardons les résultats. Il est important de noter que ce numéro n’apparaît ni dans le texte des pages web, ni dans le code source. Il s’agit pour Google d’extraire des photos, une information pertinente et de la stocker, comme tag. Le géant américain ne sauvegarde pas ces données comme une plaque d’immatriculation. Elles sont simplement marquées en tant que données numériques associées au fichier image. Le marquage ne fait pas de distinction entre les plaques étrangères et nationales. Enfin, il faut noter que cela ne marche pas avec tous les véhicules. Il faut qu’au préalable une ou des photos aient été postées.
Par ailleurs, il semble bien que Facebook puisse extraire ce type d’information des images publiées sur le réseaux social. Il faut ajouter que sur Facebook, nous pouvons remonter jusqu’au propriétaire du véhicule.
Concrètement, il vous suffit de taper un numéro d’immatriculation dans la barre de recherche Google ou de Facebook. Toutes les images comportant cette plaque d’immatriculation ressortent.
Comment Google arrive à lire les plaques d’immatriculation
Depuis plusieurs années Google améliore son moteur de recherche en y ajoutant des technologies dérivées de l’intelligence artificielle, comme l’OCR (reconnaissance optique de caractère). Ces technologies permettent d’identifier, de marquer et d’enregistrer des objets à l’intérieur des images. Cette technique permet au géant américain de proposer des résultats de recherche toujours plus performant et pertinents.
Google ne « voit» pas les photos et les vidéos de la même manière que nous. D’un point de vue informatique, une image n’est qu’un ensemble de données. Elle est définit de ce point de vue comme un ensemble de formes et de couleurs. Un algorithme peut être entraîné à reconnaître ces formes et les différentes couleurs composant un paysage, un portrait. Cette technologie aide Google Photos à organiser vos images. Ainsi, les internautes peuvent trouver n’importe quelle photo avec une recherche simple.
Pour vous amuser à comprendre comment Google interprète les photos postées sur le web, vous pouvez essayer Google Cloud Vision.
Quelles conséquences ?
L’enregistrement des données relatives aux plaques d’immatriculation soulève différentes questions. La première concerne la confidentialité de nos données privées et / ou personnelles. Même en étant vigilant à la diffusion de nos données sur le web, cela ne garantit pas leur confidentialité. Ainsi, il suffit qu’une photo de votre véhicule soit diffusée sur le web pour que Google l’enregistre de façon permanente. N’importe quel internaute peut dès lors trouver cette image.
La deuxième question concerne l’utilisation de ces données. De prime à bord disposer d’un fichier d’immatriculation n’a pas grand intérêt pour Google. Cependant, le croisement de ce type de donnée avec une géolocalisation ou avec une date peut s’avérer utile dans la stratégie de ciblage des individus. Cela est d’autant plus vraie quand on sait que 80% du chiffre d’affaire de concerne la publicité. Une autre utilisation possible concernerait l’utilisation de ce type d’information par l’intelligence artificielle des voitures autonomes.
Aux vues des évolutions technologiques, la possession des données personnelles est un enjeu majeur pour des sociétés comme Google. Toujours mieux nous connaître permet de proposer des services et / ou des produits toujours plus adaptés. Ainsi, la limite entre donnée privée et publique est aujourd’hui une ligne de plus en plus floue.
Mise à jour le 24 mars 2021