L’année 2024, marquée par une dégradation générale du marché des véhicules neufs, a subi des bouleversements importants, reflétant les tendances émergentes, les défis politico-économiques, et les avancées technologiques. Alors que la transition écologique doit se poursuivre pour une mobilité plus durable, le secteur automobile fait face à des enjeux structurels et conjoncturels.
Des immatriculations en baisse sur le marché des véhicules neufs
Après une belle année 2023, le marché des véhicules neufs a reculé de 3.2% en 2024 pour atteindre un peu plus de 1.7 millions d’unités, soit un recul de 22% par rapport à 2019, année de référence du secteur automobile. Cette contraction résulte d’un contexte politique instable et d’une conjoncture économique tendue, affectant à la fois les investissements des entreprises et le pouvoir d’achat des ménages. La hausse des prix des véhicules neufs, combinée à l’incertitude sur les différentes motorisations, freine les décisions d’achat des consommateurs.
Des ventes de véhicules électriques décevantes
Le marché de l’électrique avait atteint son plus haut niveau fin 2023, avant la réduction du bonus, pour subir un recul de 2.5% en 2024. Ces résultats sont bien en dessous des attentes pour assurer une transition rapide vers une mobilité durable et entrainent de fortes craintes du côté des constructeurs pour répondre aux objectifs des normes CAFE 2025 (Corporate Average Fuel Economy), normes qui imposent aux constructeurs automobiles européens une réduction de 15 % des émissions moyennes de CO₂ par kilomètre pour les véhicules vendus.
Fin 2024, la part de marché des véhicules électriques atteint un peu moins de 17 % des immatriculations totales. Sur le mois de décembre, elle est même descendue à 16.1%. Cette situation ne devrait pas se rétablir sur le court terme, les consommateurs convaincus étant déjà équipés. Seules les hybrides non-rechargeables s’en sortent avec une progression de 42.1% et une part de marché qui atteint 32.9% (dont 51.2% sur le mois de décembre !).
Un marché de l’occasion qui résiste
2024 aura été, pour une majeure partie de l’année, une aubaine pour le marché de l’occasion qui a profité d’une baisse des prix et d’une offre plus riche en modèles récents, notamment sur l’électrique. Au cumul, la progression des ventes de VO affiche +2.1% par rapport à 2023 pour plus de 6.2 millions d’unités, ce qui équivaut à 3 voitures d’occasion vendues pour 1 neuve.
Les transactions entre particuliers dominent ce segment, mais le développement de programmes comme le leasing social pour les véhicules électriques d’occasion pourrait offrir de nouvelles opportunités aux professionnels dès 2025.
Des constructeurs européens sous pression
Les constructeurs européens doivent naviguer dans un contexte de concurrence internationale, notamment avec la montée de fabricants chinois sur le marché de l’électrique. Cette situation met en évidence la nécessité pour l’industrie européenne de s’adapter à des stratégies plus innovantes et compétitives.
L’industrie automobile est également confrontée à des fermetures d’usines. Volkswagen, par exemple, prévoit la fermeture de trois sites (deux en Allemagne et un à Bruxelles) en raison d’un faible taux d’utilisation des capacités de production. Ces restructurations, déjà amorcées avec des réductions d’effectifs chez les équipementiers, visent à restaurer les marges dès 2025.
Les perspectives pour 2025
Les prévisions indiquent que 2025 devrait suivre la même dynamique que 2024, poursuivant la transition écologique. Ce n’est qu’en 2026 que l’on pourrait entrevoir une reprise. L’adaptation à des normes environnementales plus strictes continuera de stimuler l’innovation chez les constructeurs et, la reprise globale du marché de l’électrique au niveau européen devrait reprendre à moyen terme sur 2025 pour atteindre entre 20 et 24% de parts de marché en fin d’année.
Toutefois, les volumes d’avant la pandémie de la COVID-19 ne seront probablement plus jamais atteints selon plusieurs études (cf.Autoactu.com). L’industrie automobile doit désormais s’adapter à des volumes plus faibles et une concurrence accrue.
Mise à jour le 10 janvier 2025