Les années se suivent et se ressemblent pour le marché automobile. Le nombre de véhicule neuf vendu ne retrouve toujours pas les niveaux d’avant le COVID. Les délais d’attente pour recevoir sa voiture neuve se rallongent. La raison ? Une succession de pénuries automobiles ralentissent les chaînes de production, retardent les livraisons.
Un marché automobile en chute libre
De pandémie mondiale en conflit militaire, l’industrie automobile est en train connaître une crise majeure. Pour le premier trimestre 2022 les immatriculations des véhicules neufs ont reculé de 17,3 % par apport à 2021. Si l’on compare à 2019 la chute est encore plus dure : moins 34 %. De même, alors que le marché de l’occasion résistait bien en 2021, il connaît en ce début d’année une baisse de 12,2 %.
Par ailleurs, cette crise se traduit également par un allongement exceptionnel des délais de livraisons. Tous constructeurs confondus, il n’est pas rare d’attendre plus de 6 mois pour disposer de son automobile neuve. Pour certaine marque, la durée dépasse 1 an. De plus les véhicules haut de gamme sont prioritaires sur la chaîne de production, car ils génèrent des marges plus importantes
Pourquoi les pénuries automobiles
La COVID-19 et les confinements successifs a provoqué une rupture de la chaîne d’approvisionnement des puces électroniques. Les industriels du marché sont aujourd’hui confrontés à une nouvelle crise : le conflit entre l’Ukraine et la Russie.
Les puces électroniques : L’arrêt de l’approvisionnement des puces électroniques dans les usines empêche la production de plus de 11 millions de véhicules dans le monde en 2021. En 2022, cela devrait toucher 7 millions de véhicules. Le manque à gagner pour l’industrie automobile serait de l’ordre de 210 milliards de dollars pour l’année 2021.
Les câbles électriques : Depuis février 2022 une nouvelle crise paralyse encore plus les chaînes de production. La fermeture d’usine ukrainienne impacte la livraison des câbles et des faisceaux. 20% de la production mondiale est faîte en Ukraine.
Le palladium, prochaine source majeure de pénurie ? La Russie, quant à elle, représente 40 % de la production de palladium. Ce métal est utilisé dans la confection des semi-conducteurs et dans les pots d’échappement catalytiques. La Russie exporte massivement l’aluminium et le nickel, deux composants impliqués dans la fabrication des batteries de véhicules électriques.
Pénurie automobile : quelles solutions ?
L’Europe ne représente aujourd’hui que 10 % de la production mondiale de semi-conducteurs. Elle apparaît doublement dépendante : vis-à-vis des principaux concepteurs américains de puces et vis-à-vis des producteurs asiatiques. L’Union européenne dévoile donc un plan d’investissement de 43 milliards d’euros pour multiplier par quatre la production de semi-conducteurs sur le Vieux continent d’ici 2030.
Une autre solution, consiste à redessiner les unités de contrôle électronique et les cartes mères afin qu’elles puissent accueillir plusieurs puces différentes, mais aussi un peu moins afin de réduire les problèmes d’approvisionnement. Certains constructeurs développent des microcontrôleurs, qui remplaceront à terme les microprocesseurs. Ils pourront combiner les fonctions de plusieurs puces dans un seul composant.
Mise à jour le 21 avril 2022